IZERT Małgorzata

Université de Varsovie, Pologne

 

La relation entre quantification et métaphore

dans les collocations du type DET N1 de N2

 

Le but de cette étude est l’analyse sémantique des collocations que nous appelons collocations quantitatives figuratives et qui constituent la suite DET N1 de N2 . Elles sont issues du transfert métaphorique, cf. une forêt de bouleaux vs une forêt de bras levés, une avalanche de pierres vs une avalanche de questions, une horde de barbares vs une horde de chiens sauvages, un banc de poissons vs un banc d’écoliers,etc. Leur figement sémantique n’est que partiel : un seul élément, DET N1 de (collocatif), acquiert un sens figuré/métaphorique, l’autre, le nom à quantifier (base de collocation) N2, s’emploie au sens primaire.

 Bien que la transparence sémantique de ces collocations soit bien visible - DET N1 de sert à marquer grosso modo une grande quantité indéterminée et est paraphrasé dans les dictionnaires de langue par ‘grand nombre de / grande quantité de’, une interprétation exacte de ces collocations et leur emploi peuvent poser des problèmes. Nous essayerons de répondre à quelques questions fondamentales : Est-ce que la paraphrase ‘beaucoup de N’ est suffisante pour exprimer le sens apporté par ce type de collocations ? Ne perd-elle pas de leurs traits connotatifs ? Est-ce qu’il y a des traits communs à certains types de collocatifs quantifieurs ? Est-ce qu’on peut substituer chacun de ces collocatifs par n’importe quel autre collocatif  (par ex. une armée de verres par ?une cascade de verres)?  Et enfin, pourquoi les mêmes pensées nous paraissent beaucoup plus vives et en même temps précises quand elles sont exprimées par une figure que si elles étaient renfermées dans des locutions toutes simples comme ‘ beaucoup de’/ ‘grand nombre de’ ?

 

Bibliographie :

Benninger, C.(2001). Une meute de loups / une brassée de questions : collection, quantification et métaphore. Langue française,129, 21-34. [en ligne] URL :

http://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_2001_num_129_1_1015

Blanco, X.(2002). Les déterminants figés. Langages, 145, 61-80 ou [en ligne] URL : http://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_2002_num_36_145_907

Buvet, P. A.(2012).Les modifieurs des noms au regard du figement : le cas des groupes prépositionnels. [en ligne] URL :  https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00680254/document

Grossmann F., Tutin A.(2002). Collocations régulières et irrégulières : esquisse de typologie du phénomène collocatif. Revue française de linguistique appliquée, 2002/1 (vol.VII), 7-25.

Izert, M., Pilecka, E.  (sous presse).Quelques moyens d'intensification "non-standard" et leurs usages en français contemporain : une recherche sur corpus. Lexicologie(s) : approches croisées en lexicologie lexicale,  Peter Lang.

Izert, M.(à paraître). D’une avalanche d’injures par une poignée de bonne humour à un soupçon de tristesse – l’analyse sémantique et les classifications des locutions nominales de quantité. Acta Philologica.

Leroy, S. (2005).  D'un torrent de larmes à un Himalaya de bêtise. Sur certains déterminants nominaux métaphoriques en français, Travaux de linguistique 2005/1 (no 50), 97-112.

DOI 10.3917/tl.050.0097

Tamba, I.(1981). Le sens figuré, Paris : PUF.