BUVET Pierre-André

BUVET Pierre-André

Sorbonne Paris Cité Université Paris 13, France

 

Quantité et phraséologie : aspects culturels

 

La quantité, en français, s’exprime entre autres, par le biais d’une construction déterminative du type DET N de (BUVET 2013). Cette construction donne lieu à toutes sortes de séquences déterminatives, par exemple un tas de dans J’ai lu un tas de livres pendant mes vacances. Il en existe près de quatre mille. Elles servent toutes à exprimer la quantité mais ne sont pas homogènes du point de vue de leur structure interne et sur le plan distributionnel. Ainsi, il apparait que certaines sont sémantiquement transparentes, par exemple trois kilos dans J’ai acheté trois kilos de tomates alors que d’autres sont opaques, par exemple une foule de  dans Une foule de détails ont rendu cette hypothèse invraisemblable. Par ailleurs, il y a des séquences déterminatives avec un large spectre distributionnel, une dizaine de dans J’ai vu une dizaine de (bateaux, voitures ; présidents, jeunes, …)et des séquences qui se combinent avec un nombre limité de substantifs voire un, par exemple une rouée de dans J’ai reçu une rouée de coups. Les deux propriétés peuvent se croiser dans de telles séquences déterminatives, notamment lorsqu’elles sont sémantique opaques, par exemple une once de  dans Il n’a pas une once de bon sens. Nous exploiterons le concept de moule phraséologique (BUVET à paraître)  pour étudier la dimension culturelle de séquence comme un doigt de dans Il s’est servi un doigt de whyski.

Bibliographie :

BUVET Pierre-André, 2013 La dimension lexicale de la détermination en français, Champion.